Bérézina neuchâteloise au concours des vins suisses

Les vins neuchâtelois sont absents du palmarès du Grand Prix des vins suisses 2024. Une déception d’autant plus grande qu’ils s’étaient distingués l’année précédente.

Dans le vocabulaire sportif, où l’hyperbole est reine, on parlerait de bérézina. Les vins neuchâtelois ne sont pas représentés parmi les 92 finalistes du Grand Prix du vin suisse 2024, dont le palmarès sera dévoilé le 18 octobre prochain à Berne.

Dans les quinze catégories du concours (par cépage, assemblage, etc.), les vins valaisans se taillent la part du lion avec 50 finalistes. Une domination inédite pour le plus grand vignoble du pays. La performance neuchâteloise est d’autant plus décevante que l’édition 2023 du concours avait tout particulièrement souri aux vins du cru.

La Fête des vendanges, une aubaine pour les vignerons?

Combien de bouteilles peut vendre un vigneron à la Fête des vendanges de Neuchâtel? Quels types de vins sont servis à cette occasions? Les explications de Martin Porret, vigneron à Cortaillod.

Succès de la bière et des cocktails oblige, on a parfois tendance à l’oublier: la Fête des vendanges de Neuchâtel, ainsi que ses petites sœurs du Littoral, ont été créées pour célébrer le vin et la récolte du raisin.

Les festivités restent d’ailleurs un moment important pour la plupart des encaveurs de la région, qui cherchent à être présents dans un maximum de stands.

Vigneron à Cortaillod, Martin Porret fait partie des fidèles de la Fête des vendanges de Neuchâtel, mais aussi de celle de son village, qui se déroule une semaine plus tard. « Pour nous, ces fêtes sont très importantes. La convivialité l’emporte sur l’aspect commercial. »

Caves ouvertes: ces domaines qui soignent l’accueil

Les domaines viticoles du canton de Neuchâtel ouvrent leurs portes ce vendredi 3 et ce samedi 4 mai. Certains misent particulièrement sur l’accueil de leur clientèle, comme cela se fait dans les grands vignobles internationaux. Les responsables du Château d’Auvernier et de la maison Mauler, à Môtiers, nous en parlent.

Vous ne faites pas la différence entre l’oeil-de-perdrix et la perdrix blanche? Vous peinez à distinguer un chasselas d’un chardonnay? N’hésitez pas à vous rendre aux caves ouvertes neuchâteloises ce vendredi 3 mai après-midi et ce samedi 4 mai. C’est l’occasion rêvée de développer vos connaissances en matière de vins régionaux. Pendant deux jours, 34 domaines feront goûter leurs différentes cuvées. Seuls les vignerons de Cressier manqueront à l’appel en raison d’une collision de calendrier avec la 48e Fête du vin nouveau.

La plupart des vigneronnes et des vignerons reçoivent leurs visiteurs comme ils le peuvent, dans des espaces chargés d’histoire mais pas toujours très adaptés à la dégustation. «A Neuchâtel, nous sommes un peu en retard en matière de locaux dédiés à l’accueil clients», reconnaît Mireille Bühler, directrice de Neuchâtel Vins et terroir. Cela s’explique notamment par la petite taille des domaines viticoles en comparaison avec d’autres régions.»

On craque… pour le meilleur chasselas du canton

Alain Gerber a remporté pour la troisième fois le titre d’ambassadeur des vins de Neuchâtel. Et son vin, issu du terroir de Champréveyres, mérite le détour.

C’est un vigneron incontournable au talent redoutable. Alain Gerber a remporté cette année pour la troisième fois – et la deuxième fois consécutive – le titre d’ambassadeur des vins de Neuchâtel. Cette récompense consacre le domaine qui obtient la meilleure moyenne des vins mis en compétition lors de la Sélection cantonale.

Le vigneron d’Hauterive a également remporté deux prix «Excellence», soit le meilleur pointage par catégorie. Il a remporté la palme pour ses deux chasselas produit en 2022: le non-filtré et la cuvée parcellaire Champréveyres. Une sacrée performance qui coïncide avec la certification du domaine de 7,5 hectares – dont un quart planté de chasselas – en culture biologique.

Châtelain en Dézaley

En 2020, Arthur Duplan a reçu les clés du domaine viticole créé autour de la tour de Marsens, au cœur du vignoble historique de Lavaux. Un sacré défi pour cet œnologue venu au vin par passion

C’est un joyau, un morceau de patrimoine viticole inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Surplombant le Léman, le vignoble du Dézaley a été structuré par les extensions et les reculs du glacier du Rhône. Il y a presque un millénaire, des moines cisterciens ont défriché ses pentes abruptes pour ériger des centaines de kilomètres de murs de pierre afin de planter la vigne en terrasses.

Au cœur de ce vignoble héroïque, la tour de Marsens découpe sa silhouette crénelée. C’est là, au bout d’un chemin de vigne abrupt, qu’Arthur Duplan, 26 ans, travaille depuis l’automne 2020. Fraîchement diplômé de la Haute Ecole de viticulture et d’œnologie de Changins, il a repris la gestion du domaine viticole créé la même année. Jusque-là, la vendange issue des deux hectares de vignes était vendue à un négociant, sans mention de sa proximité avec l’édifice médiéval.

Le champagne, le vin de tous les miracles

Les crus produits au nord de la France doivent leur succès à la domestication de la bulle dès la fin du XVIIe siècle. Retour sur une épopée humaine et commerciale

Ses fines bulles sont devenues synonymes de fête et de célébration, omniprésentes quand il s’agit de marquer les grandes occasions. Le miracle du champagne ne s’arrête pas à sa notoriété universelle. C’est aussi celui d’une région qui a su dépasser ses handicaps pour les transformer en atouts. Produits à la limite septentrionale de la culture de la vigne, les vins tranquilles des origines, acides et tranchants, auraient eu beaucoup de mal à surnager dans le marché globalisé du XXIe siècle. C’est le même climat frais qui, paradoxalement, a permis la naissance de l’effervescence puis sa domestication. Une innovation qui ne doit rien à Dom Pérignon, légende nourrie par un art consommé du storytelling. On y reviendra.