Les champagnes de vignerons, au bonheur des bulles

Dans l’ombre des grandes maisons, les récoltants-manipulants proposent des cuvées qui sortent des sentiers battus. L’éclairage d’un expert, Tzvetan Mihaylov.

Les producteurs de champagne, c’est comme le bonheur: il y a les petits et les grands. Depuis un quart de siècle, les petits ont la cote, avec leur propension à sortir des sentiers battus (par les grands) et à montrer la voie, notamment pour promouvoir une viticulture respectueuse de l’environnement. Un domaine dans lequel la Champagne a longtemps été en retard.

Les petits? Les vignerons, appelés récoltants-manipulants, qui cultivent le raisin, font la vendange, élaborent leur champagne et le commercialisent eux-mêmes. «L’émergence de ces artisans s’inscrit dans un retour à la notion de terroir, en réaction à la toute-puissance des marques, analyse Tzvetan Mihaylov, ambassadeur suisse du champagne 2011. Ce sont avant tout des viticulteurs qui sont revenus à la source: la production de beaux raisins.»

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Le champagne, le vin de tous les miracles

Les crus produits au nord de la France doivent leur succès à la domestication de la bulle dès la fin du XVIIe siècle. Retour sur une épopée humaine et commerciale

Ses fines bulles sont devenues synonymes de fête et de célébration, omniprésentes quand il s’agit de marquer les grandes occasions. Le miracle du champagne ne s’arrête pas à sa notoriété universelle. C’est aussi celui d’une région qui a su dépasser ses handicaps pour les transformer en atouts. Produits à la limite septentrionale de la culture de la vigne, les vins tranquilles des origines, acides et tranchants, auraient eu beaucoup de mal à surnager dans le marché globalisé du XXIe siècle. C’est le même climat frais qui, paradoxalement, a permis la naissance de l’effervescence puis sa domestication. Une innovation qui ne doit rien à Dom Pérignon, légende nourrie par un art consommé du storytelling. On y reviendra.

Des bulles et de l’écume

Les blanc de blancs accompagnent parfaitement les plats de fruits de mer et les poissons. Ma sélection de six cuvées coup de cœur.

Le champagne est multiple, protéiforme, prêt à affronter tous les défis. Traditionnellement issu d’un assemblage entre le pinot noir et le pinot meunier, à peau noire, et le chardonnay, à peau blanche, il se décline aussi en monocépage. Lorsqu’il est tiré du seul chardonnay, où d’autres cépages blancs plus rares, on parle de blanc de blancs. Il s’agit alors d’un vin friand à la bulle fine et aérienne. Parfait à l’apéritif, il accompagne aussi très bien les coquillages, crustacés et autres plats de poisson. Sélection de six cuvées éclectiques produites par des vignerons indépendants et de grandes maisons.

«Le champagne peut accompagner tous les plats»

Ambassadeur suisse du champagne en 2011, Tzvetan Mihaylov est un érudit passionné qui connaît tous les secrets du célèbre effervescent.

Tzvetan Mihaylov est un converti tardif au champagne et fait donc partie des plus assidus. En 2009, en charge d’un cours sur le vin à la IHTTI School of Hotel Management de Neuchâtel, il commence à étudier la thématique de ce vin qui pétille. Et se rend compte que plus il creuse, plus il a à apprendre. Amoureux du produit et de la région, il se spécialise au point de devenir en 2011 ambassadeur suisse du champagne. Ce titre couronne le vainqueur d’un concours annuel qui exige de connaître tous les secrets du célèbre vin effervescent. Interview: