On craque pour… une syrah, meilleur vin de Suisse

La syrah 2021 d’Olivier Mounir a remporté la catégorie « Autres cépages rouges purs » et le prix Vinissimo du jury du Grand prix des vins suisses.

Si Olivier Mounir a été nommé meilleur vigneron suisse 2022, il le doit à sa syrah 2021. La cuvée a non seulement remporté la catégorie «Autres cépages rouges purs», mais aussi le prix Vinissimo qui consacre le coup de cœur du jury et lui octroie le titre honorifique de meilleur vin de l’année. Une belle reconnaissance, mais aussi une sacrée surprise pour le vigneron haut-valaisan, déjà tout étonné de la retrouver parmi les six cuvées sélectionnées pour la finale. «On est très content du vin, mais ce n’était vraiment pas un millésime pour les cépages tardifs comme la syrah», jugeait-il avant l’annonce des résultats.

On craque pour…. un grand chasselas de terroir

Le chasselas de la famille Neyroud-Fonjallaz a gagné le titre de meilleur chasselas 2022 au Grand prix des vins suisses.

C’est un gage d’excellence. Déjà vainqueurs de la catégorie chasselas du Grand Prix des vins suisses en 2021 avec le Chardonne Chardon d’Argent 2020, Jean-François Neyroud-Fonjallaz et son fils Basile ont remis ça cette année avec leur Calamin 2021. Une victoire obtenue devant le Bouton d’or 2021 de l’Union vinicole de Cully et le Grand Cru Luins 2021 du domaine Le Petit Cottens à Begnins. Un tiercé qui confirme que le cépage originaire des bords du Léman reste avant tout une spécialité vaudoise.  

On craque pour… un chardonnay à l’accent bourguignon

A déguster, un blanc de grande classe de la Cave Alain Gerber à Hauterive.

Au domaine Gerber, à Hauterive, Alain représente la 3e génération de la famille, après Albert et André. Un triple A garant d’une grande qualité, si l’on se réfère aux cotations émises par les agences de notation financière. C’est exactement la ligne définie par le petit-fils depuis qu’il a repris le domaine de 8 hectares, en 1998: il s’est imposé comme une référence incontournable du vignoble neuchâtelois. 

On craque pour… une syrah valaisanne novatrice

A déguster, une syrah de la Cave des Bernunes à Sierre, vinifiée par Nicolas Zufferey.

Faut-il abandonner le liège, à l’origine du tristement célèbre goût de bouchon, et adopter des capsules à vis pour la fermeture des bouteilles de vin? La question suscite ponctuellement le débat dans le milieu viticole. En dehors du chasselas et de vins destinés à une consommation rapide, la pratique reste marginale en Suisse et dans les pays latins, alors qu’elle est répandue en Autriche, en Allemagne et en Australie. 

On craque pour … une gourmandise de blanc nature

Chez les Cruchon, l’idée de produire un vin nature s’est imposée naturellement avec la transition progressive des 32 hectares du domaine en biodynamie. 

C’est un vin coup de cœur et un des premiers «natures» à avoir été produit en Suisse romande. Depuis le millésime 2014, Raoul Cruchon et sa fille Catherine vinifient une altesse sans sulfites ajoutés qui séduit par son profil gourmand.

 Le vigneron et la vigneronne d’Echichens (VD) n’ont pas choisi le cépage blanc originaire de Savoie par hasard : son acidité et son corps généreux lui permettent de bien vieillir et d’être particulièrement bien adapté aux risques inhérents à une vinification sans soufre. 

On craque pour… un pinot noir parcellaire de haut niveau

Retenue par la Mémoire des vins suisses, la cuvée les Argiles du Châteaux d’Auvernier séduit par sa structure tanique délicate.

A Neuchâtel, les cuvées parcellaires de pinot noir se multiplient depuis quelques années, ce qui permet de valoriser au mieux le grand potentiel du cépage bourguignon dans la région. Plus important encavage du canton (63 ha), le Château d’Auvernier a fait le pas avec le millésime 2014. Thierry Grosjean, son fils Henri et son gendre Yann Van Vlanderen ont sélectionné deux parcelles identifiées de longue date comme très qualitatives pour les vinifier séparément: les Argiles et les Grand’Vignes.

On craque pour… une marsanne à oublier en cave

Membre de la Mémoire des vins suisses, le vin de la famille Besse a la capacité de traverser le temps.

Les vins rouges sont souvent perçus comme les seuls à se bonifier avec le temps. L’expérience montre que de nombreux vins blancs gagnent pourtant à mûrir en cave. C’est notamment le cas de la marsanne, cépage rhodanien que les Valaisans nomment Ermitage. Après quelques années de bouteille, ce vin puissant à la faible acidité donne souvent toute sa mesure. C’est le cas de l’Ermitage vieilles-vignes de la famille Besse, à Martigny, membre de la Mémoire des vins suisses depuis 2006.

Un fendant qui en redemande

Mikaël Magliocco produit des vins frais et ciselés qui appartiennent à l’élite valaisanne.

En Valais, la surface de fendant a été réduite de moitié en vingt ans, pour s’établir à environ 800 hectares. A la tête du domaine familial de Chamoson depuis 2011, Mikaël Magliocco a pris le contre-pied: il en a replanté, séduit par sa capacité à révéler son terroir. «C’est un cépage que j’apprécie beaucoup, avec beaucoup de finesse, qui a longtemps pâti de rendements excessifs», précise l’œnologue, diplômé à Changins en 2007.

Le Domaine Montimbert, un grand blanc de Lavaux

Le pinot gris vinifié par Christin Rütsche est une grande réussite.

Berceau du chasselas, le Lavaux est une terre à vins blancs. Le pinot gris 2018 du Domaine Montimbert, à Chardonne, le rappelle avec éclat. Son nez est plein de promesses, avec des notes subtiles de fleurs blanches, de pomelo et de pierres mouillées. La bouche est à l’avenant, ciselée et charnue, avec un équilibre parfait entre matière et acidité. On retrouve des arômes d’agrumes, avec une belle finale salivante. Un vin superbe, idéal pour sublimer des asperges.

Un pinot alémanique de référence

L’Argovien Tom Litwan produit des vins authentiques, à son image

Tom Litwan est venu à la vigne… par le vin. Comme le Grison Daniel Gantenbein ou le Tessinois Enrico Trapletti, devenus des stars du vin suisse après avoir exercé un autre métier, le vigneron argovien a suivi une formation de maçon avant de trouver sa voie. Le déclic? La découverte de pépites lors d’un séjour bourguignon. Dans la foulée, il commence un apprentissage de vigneron et part faire ses armes au bord du lac de Bienne puis à Genève, au Domaine des Balisiers.