La Cave du Rhodan, à Salquenen, a dominé une dégustation de savagnins blancs issus de tout le pays. Bien implanté en Valais, le cépage originaire du Jura français est en plein développement en Suisse, avec une surface multipliée par sept en vingt ans
Pour Paolo Basso, meilleur sommelier du monde, le savagnin blanc serait «un cépage idéal pour développer l’export des vins suisses», aujourd’hui marginal (1% de la production). Originaire du Jura français et la base du célèbre vin jaune, cette variété de raisin donne des vins susceptibles de plaire à une clientèle internationale, avec à la fois beaucoup de structure et de fraîcheur.
Le savagnin blanc offre en outre l’avantage d’être un cépage identitaire, à défaut d’être autochtone: il est présent en Valais depuis le Moyen Age. Sa première mention écrite sous le nom de «heida» date de 1586 dans un document officiel de la commune de Viège. On peut imaginer qu’il était également présent dans les vignobles du pied du Jura, de Genève à Bienne. C’est l’hypothèse du vigneron neuchâtelois Jean-Denis Perrochet, de la Maison Carrée, qui vient d’en planter. «C’est possible, mais rien ne permet de le prouver», souligne l’ampélologue valaisan José Vouillamoz, coauteur de l’encyclopédie des cépages Wine Grapes.