Avec Noémie Graf, la vitiforesterie sort de l’ombre

Depuis 2018, Noémie Graff plante des arbres sur certaines parcelles de son domaine viticole, à Begnins (VD). Son objectif? Atténuer les effets du réchauffement climatique et favoriser la biodiversité tout en renouant avec un savoir-faire paysan.

Noémie Graff a de la suite dans les idées, et plutôt deux fois qu’une. Cette fille de vigneron a eu la conviction très tôt qu’elle reprendrait le domaine Le Satyre, créé en 1940 par son grand-père, les pieds ancrés dans sa terre de Begnins (VD). En 1983, âgée d’à peine 7 ans, elle évoque cette vocation précoce dans une rédaction restée célèbre dans la famille: «Quand je serai grande, je serai vigneronne!»

Mais la jeune Vaudoise a aussi des envies d’ailleurs. Plutôt que de découvrir le monde, elle choisit de remonter le temps en étudiant le latin et l’histoire ancienne à l’Université de Lausanne. Elle se délecte de textes sur l’agronomie antique, dévore Pline l’Ancien et dédie son mémoire de licence au cécube, un des grands vins de l’Antiquité romaine. Dans la foulée, elle effectue un stage d’un an chez Raymond Paccot, vigneron de Féchy (VD), et entre à l’Ecole d’ingénieurs de Changins, où elle obtient le titre d’œnologue en 2006.