Johannes Rösti: «Les toutes petites exploitations agricoles ne peuvent pas survivre»

[LE GRAND ENTRETIEN] Climat, produits étrangers, viande, lait, bio: nouveau chef du Service neuchâtelois de l’agriculture, Johannes Rösti répond à nos questions.

Chef du Service cantonal de l’agriculture depuis le 1er mai 2024, Johannes Rösti affiche un CV très riche avec des expériences en Angleterre et en France. Après un doctorat en biochimie et génétique végétale, il a travaillé pour Kronenbourg où il a obtenu un diplôme de brasseur, puis pour le centre suisse de recherche en agronomie Agroscope, comme chef du groupe de recherches en œnologie et responsable de la cave expérimentale.

Le Bernois originaire de l’Emmental est arrivé dans le canton de Neuchâtel en juillet 2018 pour prendre la direction de la Station viticole cantonale et de l’Office de la viticulture et de l’agroécologie. Il tire un premier bilan un peu plus de quatre mois après la prise de ses nouvelles fonctions.

A Boudry, la prof d’anglais devenue vigneronne

Après des études de lettres et dix ans d’enseignement, Céline Austing-Decollogny a repris l’encavage de la Rochette, à Boudry, propriété de sa famille depuis quatre générations. Un choix du cœur pour assurer la pérennité du domaine.

On a beaucoup parlé de la météo ces derniers mois. La faute à un climat qui semble avoir perdu sa boussole, avec des pluies incessantes en Europe centrale alors qu’il faisait beau et chaud en Scandinavie.

Pour Céline Austing-Decollogny, vigneronne à Boudry passée en bio en 2016, le constat est amer: «C’est une année difficile, je suis sans cesse sur le qui-vive pour traiter mes vignes. Mais je me console en me disant que c’était encore pire en 2021. Le cumul des pluies était plus important qu’en mai et juin cette année. Je devais traiter mes 4 hectares de vignes tous les trois à quatre jours. J’ai bien cru que j’allais déclarer forfait.»