A l’heure de la mondialisation, les meilleures cuvées «Swiss made» ne font pas rêver, quelles que soient leurs qualités. Rarement exportées, elles sont souvent bues dans leur canton d’origine et peinent à accéder à la notoriété internationale.
Pour faire du vin, c’est assez simple: du raisin fermenté puis pressé (pour le rouge) ou pressé puis fermenté (pour la blanc) avec un suivi serré pour éviter que le moût se transforme vinaigre. Après, il faut le vendre, et c’est un autre métier. Dans un marché globalisé, les domaines viticoles qui visent le haut de gamme sont confrontés à une même difficulté: savoir faire du «bon» vin, ce qui est de plus en plus fréquent, mais aussi le faire savoir.
Au sommet de la pyramide qualitative, la catégorie des «grands» vins regroupe des crus d’exception. Par leur qualité, bien sûr, mais aussi par leur singularité: le vin sort alors de sa condition de produit de consommation pour devenir un objet de désir, un produit de luxe. Cette mystérieuse alchimie lui permet d’atteindre une notoriété internationale avec, le plus souvent, une forte augmentation de son prix. Au point que certains crus sont devenus des cibles prisées des spéculateurs