La maison Bonnard championne de monde de la mondeuse

La mondeuse de Montagneux 2016 produite dans le Bugey remporte le 3e édition du Trophée internationale de la mondeuse, redonnant l’avantage à la France. Un vin d’esthète qui a survolé la finale.

La mondeuse est un cépage encore méconnu, avec moins de 400 hectares en production sur la planète, quasi exclusivement en Savoie et dans le Bugey. Une surface en progression, si l’on en croit l’encyclopédie des cépages Wine Grapes. Il se développe aussi en Suisse, tout au long du Rhône et du Léman, en Californie, en Australie et en Sicile, sur les pentes volcaniques de l’Etna.

Sur fond de rivalité franco-suisse, deux passionnés, le Savoyard Franck Merloz et le Valaisan José Vouillamoz, ont eu l’idée de dédier un trophée au cépage alpin. Après une victoire française lors de la première édition il y a quatre ans et une victoire suisse il y a deux ans, la 3e édition du Trophée international de la mondeuse s’est déroulée le 3 novembre dernier à la Maison du terroir de Lully (GE).

Vingt vins étaient en compétition, issus de quatre pays (France, Suisse, Etats-Unis, Italie). Ils ont été départagés à l’aveugle par un jury international de neuf membres, dont l’auteur de ces lignes.

Les vins dégustés, pour la plupart du millésime 2016, présentaient des profils extrêmement différents. Entre les différences de terroir, de millésime, de durée de cuvaison et d’élevage (en barrique ou en cuve), il y avait de quoi y perdre son latin… et ses maigres repères. Certains vins présentaient un profil très sudiste, avec une suavité renforcée par un apport en bois important. D’autres étaient au contraire construits sur la finesse, avec une acidité marquée et un fruit croquant. Sans oublier tous les autres, qui se situaient quelque part entre deux.

La dégustation s’est déroulée en mode tournoi, avec deux vins qualifiés par série. Après le premier tour et deux demi-finales, la grande finale opposait quatre très jolies mondeuses. Le vin numéro 18, mon préféré de l’après-midi, l’a largement emporté. Les trois autres vins ont terminé dans un mouchoir de poche. Avec une belle victoire française et une belle représentation des différentes régions de production:

1. Mondeuse de Montagneux 2016, Maison Bonnard (France-Bugey)
2. Mondeuse Grand Cru 2016, Domaine de la Commune d’Yvorne (Suisse-Vaud)
3. Mondeuse Fille d’Arbin 2016, Domaine Louis Magnin (France-Savoie)
4. Mondeuse Premier Cru Coteau de Lully 2015, Bernard Cruz (Suisse-Genève)

Dégustation:

Mondeuse de Montagneux 2016, Maison Bonnard (France-Bugey):
Nez délicat et élégant, sur les fruits rouges, les épices douces. La robe est assez claire, signe d’une extraction limitée. La bouche offre un joli fruit croquant, avec beaucoup de pureté, sur la griotte et le poivre blanc. Les tanins, très fins, soulignent sa grande distinction et sa buvabilité. Finale sur le fruit. Un vin d’esthète.

Mondeuse Grand Cru 2016, Domaine de la Commune d’Yvorne (Suisse-Vaud):
Nez un peu retenu, mais typé mondeuse, sur les fruits rouges, les épices et les herbe aromatiques séchées. La bouche présente une belle densité, un fruit ciselé, une texture soyeuse et une fine amertume en finale sur la cerise. Un vin typé et gourmand.

Mondeuse Fille d’Arbin 2016, Domaine Louis Magnin (France-Savoie):
Nez de belle maturité sur la mure écrasée. La bouche est friande et équilibrée, sur les fruits rouges, l’olive noire et un léger fumé qui trahit un élevage bien mené. Finale sur la cerise noire. Un vin riche mais sans lourdeur à laisser mûrir en cave.